L'adhésion
de la bactérie à sur les cellules de plante est une étape essentielle
dans le processus d'infection. En effet, pour pouvoir exporter son T-DNA
dans le cytoplasme puis le noyau de la cellule végétale cible,
la bactérie doit être capable de rester en contact avec la
cellule végétale afin de créer et maintenir un tunnel
reliant les deux membranes cellulaires. Les mutants d'Agrobacterium
tumefaciens incapables de s'attacher aux cellules de plantes sont
toujours avirulents. D'autre part, les souches d'Agrobacterium tumefaciens
avirulentes mais capables de s'attacher aux cellules de plantes peuvent
inhiber la formation des tumeurs lorsqu'elles sont incubées avec
une forme virulente d'Agrobacterium tumefaciens
(Lippincott et
Lippincott, 1969, Tanimoto et al., 1979).
Gènes bactériens
impliqués
Agrobacterium tumefaciens
possède plusieurs gènes codant des protéines impliquées
dans l'adhésion plante-bactérie. Les expériences in
vitro montrent que ces loci sont localisés sur l'ADN
chromosomal d'Agrobacterium tumefaciens. Ainsi, le Ti-DNA ne contiendrait
aucun gène permettant l'adhésion avec les cellules de plantes.
Aussi, l'incorporation du Ti-DNA dans un micro-organisme incapable de s'attacher
sur les cellules de plantes résulte en un micro-organisme incapable
d'initier des tumeurs engendrées par le Ti-DNA. Un système
tel que E. coli, qui ne peux pas s'arrimer sur les cellules de plantes
et qui contient le Ti-DNA est incapable de transformer une plante.
La synthèse
de deux type de composés serait impliquée dans la capacité
d'Agrobacterium tumefaciens de s'accrocher sur les cellules de
plantes. Le premier serait un b -1,2-glucane et serait excrété
hors de la bactérie. Le rôle indispensable de ce polysaccharide
normalement périplasmique est encore mal compris. Les loci chvA,
chvB (Douglas et al., 1985) et exoC (Cangelosi et
al., 1987) sont responsables de sa synthèse. Le deuxième
composé impliqué est un polysaccharide de type cellulose
dont le rôle serait de stabiliser l'adhésion bactérie-plante
une fois qu'elle a été initiée (Mathysse, 1983, Mathysse
et McMahan, 1998). Le locus cel serait responsable de la synthèse
de ce composé.
D'autre loci sont
impliqués dans l'adhésion de la bactérie sur les cellules
végétales. Les loci attB, attD, attE
et attR auraient des similitudes avec des transporteurs activés
par liaison avec des protéines périplasmiques rencontrés
dans les bactéries gram-négatives. De manière plus
précise, ces loci ont de fortes similitudes avec les protéines
impliquées dans le transport de spemidine et de putrescine (Mathysse
et al, 1996). Les loci miaA, chvD et ros sont
aussi indispensables pour le pouvoir d'adhésion de la bacétrie,
mais leur rôle reste inconnu.
Sites d'adhésion
des cellules végétales
Agrobacterium tumefaciens
a pour cible les paroi cellulaires des cellules végétales
contenant de la pectine. Ceci est confirmé par le fait que i) Agrobacterium
tumefaciens co-incubée avec des parois cellulaires de cellules
végétales ne provoque pas la formation de tumeurs in vivo
(Lippincott et Lippincott, 1977), ii) Agrobacterium tumefaciens
incubée in vitro en présence de paroi cellulaires
végétales enrichies en pectine sur des cellules en suspension
de tomate perd ses propriétés d'adhésion (Neff et
Binns, 1985) et iii) le pectine ajoutée seule n'inhibe pas l'adhésion
d'Agrobacteriumtumefaciens sur des cellules en suspension de carotte
(Mathysse et Gurlitz, 1982). L'importance de la paroi cellulaire végétale
est confirmée par le fait que la regénération de la
paroi cellulaire de protoplastes de tabac est nécéssaire
pour l'adhésion d'Agrobacterium tumefaciens et la
transformation des protoplastes (Krens et al., 1985).